Près de 70 % des Européens téléchargent des films ou les regardent en streaming, gratuitement, que ce soit légalement ou illégalement. Et 40 % des détenteurs de smartphones, et plus de 60 % des propriétaires de tablettes, regardent des films sur leurs appareils.
Selon une étude de la Commission auprès de publics de 10 États membres — le Royaume-Uni, la France, l’Italie, l’Espagne, l’Allemagne, la Pologne, la Croatie, la Roumanie, la Lituanie et le Danemark, l’industrie cinématographique européenne pourrait augmenter ses recettes en exploitant différents types de plateformes en ligne rentables de façon à élargir l’éventail des films proposés et à toucher de nouveaux publics.
Car l’Europe produit plus de 1.000 films par an, mais la plupart ne sont vus que dans le pays où ils sont réalisés, et un nombre assez limité de films est projeté à l’étranger.
L’étude répertorie cinq profils types de spectateurs: les «cinévores hyper-connectés», les «ciné-sélectifs pressés et indépendants», les «fans de blockbusters», les «butineurs de hits» et les «ciné-indifférents». Les amateurs de films européens se retrouvent principalement dans les deux premiers groupes.
- Les «cinévores hyper-connectés» (24 % du public européen) sont généralement nés à l’ère du numérique, et ce groupe comprend plus d’hommes et de jeunes adultes que les autres. Ils vivent principalement dans les zones urbaines, sont très actifs en matière de médias et de culture et disposent de beaucoup d’appareils multimédias.
- Les «ciné-sélectifs pressés et indépendants» (22 % du public européen) sont généralement des travailleurs adultes avec peu ou pas d’enfants, des femmes âgées de 26 à 50 ans disposant de revenus moyens, plutôt instruits et travaillant dans le secteur universitaire ou dans l’enseignement.
- Les «fans de blockbusters» (16 % du public européen) regardent principalement les superproductions américaines. Leur profil sociodémographique et leur équipement média se situent dans la zone médiane. Ils vivent dans des zones moins urbaines et ont un accès plus limité aux salles de cinéma.
- Les «butineurs de hits» (21 % du public européen) regardent moins de films, et s’intéressent moins aux médias et à la culture en général. Il s’agit généralement de personnes de sexe féminin, plus jeunes, semi-urbaines ou vivant en milieu rural, qui vont à l’école ou sont encore aux études. Bien qu’elles regardent moins de films, elles témoignent d’un intérêt relativement élevé pour les films européens.
- Les «ciné-indifférents» (16 % du public européen) sont, de loin, ceux qui regardent le moins de films; d’une manière générale, ils se tiennent à l’écart de la plupart des activités culturelles autres que la télévision et les jeux vidéo. Il s’agit en général d’hommes jeunes ou plus âgés, moins instruits, plus pauvres, vivant dans des zones rurales et semi-urbaines et possédant le moins d’appareils et de services médias. Ils s’intéressent peu au cinéma, en dehors des films d’action et des comédies, et ils regardent surtout des superproductions américaines.